Peintures
De l’art abstrait pictural, Anne-Marie Pécheur provient : un travail long et patient sur la saturation de la surface, une sorte de récapitulation des jeux de forces d’un « informel » libre et discontinu. Mais ce qu’elle a rencontré je crois, au sein de ce travail, c’est qu’au fond l’informel n’existait pas, c’est que dans le chaos apparaissait toujours une tension et que les points, les surfaces, les lignes finissaient toujours par composer quelque chose qui les tirait hors d’eux mêmes : non pas vers la figure en tant que telle mais vers une autonomie formelle plus grande encore. Et c’est ici qu’Anne-Marie Pécheur est, si je puis le dire ainsi, tombée sur le haricot. Lequel avec ses cosses, graines et pédoncules, lui est apparu comme une sculpture évolutive, comme un « work in progress » fascinant et jovial.
Jean-Christophe Bailly, Collection Les Affinités.
Pictural, végétal. 2002.