Installation lumière

Tisser des liens, 2013

Anne-Marie Pécheur et la mémoire le secret des ombres

Au travail
Palimpseste
Je lis l’ancienne histoire que l’architecture évoque et mon nouveau coup de pinceau, léger, électrique, coloré, ne peut cacher ce qu’il y a dessous !

L’architecture est la proposition antérieure, je suis la subordonnée de conséquence : de telle sorte que, de telle manière que, au point que, si bien que je participe à une fabrication de seconde main.

En réalité, cela paraît bien absurde de recouvrir d’un voile, un bâti, construit pour autre chose.
Comme si je me devais de le cacher, de l’oublier. Comme si on considérait que le jour et la nuit, que les fenêtres et les portes, qu’entrer et sortir, n’avaient plus de sens.
On ferme la boîte, on y est, dans un noir-noir, artificiel. On gomme d’un coup la matière même.

C’est donc bien une autre affaire, c’est une formule qui tend à la magie. L’artifice de dessiner avec des faisceaux lumineux une autre histoire, mise au bout de la première, le porteur de lumière, vient et claque la porte aux formes posées de la maison, de la raison.
Comme dans la légende, je reprends chaque fois un fil nouveau, ballottée de 17e en 18e, en 21e siècle, et pour y inscrire mon histoire effaçable, je dis : « on ferme » «  ou la nuit vient ».

Je construis un temps poudreux, en recentrant toutes les forces rencontrées dans ma peinture, les démons de l’oubli, les pesanteurs du châssis, la torpeur de la toile, l’ennui des pinceaux qui sèchent ; la baguette de la Fée Électricité tue tout : recouvrir et oublier, transporter et ramasser.