Installation lumière

Œillet, 2003

A LA FAÇON ŒILLET.
MOULIN DE LA VALETTE.
2003

L’architecture est la proposition antérieure, je suis la subordonnée de conséquence : de telle sorte que, de telle manière que, au point que, si bien que je participe à une fabrication de seconde main.

En réalité, cela paraît bien absurde de recouvrir d’un voile, un bâti, construit pour autre chose.
Comme si je me devais de le cacher, de l’oublier. Comme si on condirérait que le jour et la nuit, que les fenêtres et les portes, qu’entrer et sortir, n’avaient plus de sens.
On ferme la boîte, on y est, dans un noir-noir, artificiel. On gomme d’un coup la matière même.

C’est donc bien une autre affaire, c’est une formule qui tend à la magie. L’artifice de dessiner avec des faisceaux lumineux une autre histoire, mise au bout de la première, le porteur de lumière, vient et claque la porte aux formes posées de la maison, de la raison.
Comme dans la légende, je reprends chaque fois un fil nouveau, ballottée de 17e en 18e, en 21e siècle, et pour y inscrire mon histoire effaçable, je dis : « on ferme » «  ou la nuit vient ».

Anne-Marie Pécheur.