La lumière et les plantes
J’élabore un laboratoire « diffus » utilisant les systèmes de lumières actuellement disponibles et les pratiques anciennes du théâtre d’ombres pour mettre en scène les préoccupations picturales qui sont les miennes.
Le corps du spectateur tout entier est inscrit dans mes dispositifs, il y pénètre et s’y déplace, il est dans la nuit, dans l’ombre éclairée, je désire créer un état d’émerveillement, d’extase, de suspension, de tranquillité, de paix.
Mon travail est lié à l’histoire de l’ornement, de la couleur, de l’enluminure ; systèmes radiculaires, plantes, arbres, herbiers, jardins…une nature classée, rangée.
Ce qui m’intéresse c’est d’assembler des techniques lumineuses, comme des bouturages, des développements de procédure, par exemple, image fixe et image mouvante, lumière découpée et flux informe.
La couleur immatérielle, la lumière, est saisie et découpée (gélatines installées sur des plaques de verre, des combinaisons d’images (vidéoprojecteur + rétroprojecteur) (découpes+vidéoprojecteurs).
A l’origine des pratiques de création lumineuse, la nécromancie et la fantasmagorie, – la fleur, reconnaît cette origine, fleur de la mémoire, œillet des couronnes, fleurs éphémères, fleurs emblèmes, fleurs formes…
Les installations réalisées jusqu’à présent ne sont qu’éphémères.
Mon projet serait de créer une installation qui renaît chaque fois, dans des lieux différents, dans des saisons et temps différents. Utiliser le principe des découpes gobos, des leds, mais inscrits dans des structures mobiles et susceptibles d’être couplés à des capteurs de température, de présence.
Installés au sol ces objets-pots-lumières, inscriraient ainsi leurs formes lumineuses sur tous types de lieux, dedans, dehors, jardins mobiles.
Je m’inspire de ce processus, la photosynthèse, c’est-à-dire la transformation par la plante de la lumière en énergie dans un système métaphorique, la lumière électrique dans l’œuvre d’art et sa transformation, transmutation.
A-M Pécheur.